Lou Sautreau vit et travaille à Bruxelles. D’une recherche formelle alliée à des couleurs choisies naissent des bijoux mouvants et poétiques. Autant d’objets que l’on s’accapare pour leur force personnelle et qui nous font vibrer. Son travail est un voyage entre matériaux, techniques de bijoutier et sensibilité textile.
Lou Sautreau vit et travaille à Bruxelles. D’une recherche formelle alliée à des couleurs choisies naissent des bijoux mouvants et poétiques. Autant d’objets que l’on s’accapare pour leur force personnelle et qui nous font vibrer. Son travail est un voyage entre matériaux, techniques de bijoutier et sensibilité textile.
Des bijoux qui puisent leur force dans leur simplicité
« Le souvenir d’un grand-père orfèvre a nourri mon imagination. Chaque créateur traduit son époque dans un langage qui lui est propre. Je laisse la matière me guider et aime m’exprimer à travers elle en étant à son écoute. Formes de nos jours et de toujours, mes bijoux puisent leur force dans leur simplicité. Penser les choses et leur donner forme… Quand une idée se voit ainsi matérialisée et qu’elle prend vie sur le corps, la magie opère. » Sabine Herman Bague, boucles d’oreilles, alliance, bague de fiançailles, collier, pendentif, le travail de Sabine Herman se décline sous toutes ses formes.
Tangram, or jaune 18ct
Tangram, or jaune 18ct
Cosmos, or rose 18 ct, pierre de lune et aigue marine
Citrus, or jaune et saphir orange
Ficus, or jaune mat
collier or jaune et perles d’eau douce
Cosmos, or rose 18 ct, pierre de lune et aigue marine
Ambroise Degenève, où la perle autrement, réinvente les codes du bijou contemporain. Diplômé de la HEAD (Haute École d’Art et de Design) en Suisse, il vit et travaille actuellement à Lyon. Un an après son diplôme, il ouvre son propre studio, fort de son expérience en tant qu’assistant chez le célèbre joaillier Jean Grisoni à Paris. Depuis, ses créations ont été présentées dans plusieurs expositions collectives en Europe et aux États-Unis, renforçant sa réputation d’artisan innovant dans le monde du bijou contemporain.
L’univers créatif d’Ambroise Degenève est une véritable exploration sensorielle. Espèces fossilisées, fleurs oxydées, pétales cristallisés… Son travail semble réécrire une encyclopédie de la nature à travers des pièces uniques, où chaque bijou devient un hommage à la beauté et à la fragilité du monde vivant. Avec plus d’une centaine d’œuvres à son actif, il nous transporte dans un monde minéral post-apocalyptique et poétique, où l’expérimentation et le détournement des techniques classiques sont au cœur de son processus créatif.
Proposant une vision particulièrement novatrice de la bijouterie, Ambroise Degenève détourne les techniques ancestrales avec une grande maîtrise, tout en intégrant sans cesse de nouveaux matériaux. Il dissimule des pierres précieuses synthétiques dans des anneaux bruts, mélange avec audace la perle de culture et l’argent, qu’il rend rugueux et dépourvu de brillance par sa patine. Le bijou contemporain devient ainsi un terrain de jeu, où l’artisan se joue de l’échelle de valeur des matériaux et réinvente les codes classiques du métier. Ce dialogue entre la perle, symbole de délicatesse, et des matériaux plus bruts, incarne parfaitement l’esprit audacieux du créateur.
Nous avons exposé la première fois le travail d’Ambroise lors de notre exposition « Round » mettant à l’honneur la perle en juillet 2023.
Les bijoux de Jiro Kamata révèlent l’art de l’immatérialité du reflet. Cet artiste japonais vivant à Munich explore les frontières entre l’ordinaire et l’extraordinaire. Ses créations captent la lumière, la réflexion et l’environnement, les sublimant pour jouer sur la perception. Le reflet devient un élément central, entremêlant réalité et illusion. Chaque pièce invite le porteur à s’interroger sur la manière dont il interagit avec ce qui l’entoure.
Les bijoux de Jiro Kamata se distinguent par leur utilisation innovante de lentilles et de miroirs. Ces éléments, souvent associés à la photographie, deviennent des portails sensoriels. La lumière et la couleur, déformées par les reflets, créent une interaction constante avec le porteur. Les techniques utilisées, combinant artisanat traditionnel et matériaux contemporains, transforment chaque bijou en une œuvre d’art unique. La surface polie des lentilles amplifie la profondeur et invite à une exploration tactile et visuelle.
Né en 1978 à Hirosaki, au Japon, Jiro Kamata a étudié la gemmologie et l’art du bijou à Yamanashi avant de se perfectionner à la Hochschule für Gestaltung Pforzheim. Diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Munich sous Otto Künzli, il allie techniques classiques et matériaux modernes. Depuis 2009, il enseigne à l’Académie des Beaux-Arts de Munich tout en exposant à l’international, notamment en Allemagne, au Japon et aux États-Unis.
Nous avons exposé pour la première fois son travail lors de notre exposition « Miroir », mettant à l’honneur l’art du reflet, en octobre 2023.
Les bijoux d’Emma Gregory traduisent l’énergie brute et la complexité rythmique de la musique électronique en formes tangibles. Inspirée par la drum & bass, elle explore les liens entre notation musicale et design contemporain. Ses créations transforment les beats en motifs visuels, où chaque chaîne symbolise une section sonore et chaque couleur une piste musicale. Par un jeu subtil de structures et de volumes, elle matérialise la tension et la fluidité des basslines – la partie ou la séquence de notes est la plus basse –, offrant ainsi des pièces qui résonnent avec la pulsation de la musique.
Emma Gregory travaille principalement l’acier, un choix audacieux dans le domaine du bijou. Elle utilise un fil d’une extrême finesse, de seulement 0,3 mm d’épaisseur, ce qui confère à ses pièces une légèreté et une fluidité remarquables. Ses bijoux, à la fois minimalistes et aériens, touchent par leur simplicité et leur efficacité. Chaque bijou est un équilibre entre fragilité apparente et solidité structurelle.
Formée au design de bijoux dans des institutions renommées telles que la Glasgow School of Art, la Goldschmiedeschule Pforzheim et l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers, Emma Gregory développe une approche singulière du bijou. Son projet de master lui a permis d’étudier les relations entre la notation musicale et l’art, en s’inspirant d’artistes tels que Kandinsky et Paul Klee, qui eux aussi ont cherché à traduire visuellement la musique.
Comme Esther Heite, exposée à Hectare Galerie depuis 2023, Emma Gregory met en valeur les propriétés techniques de l’acier, un matériau central dans leur démarche. Ce choix délibéré guide leur création, chaque pièce étant pensée en fonction des qualités uniques de ce métal. Impossible d’imaginer leurs bijoux dans une autre matière : la rigidité, la souplesse et la légèreté de l’acier définissent leur esthétique et leur langage formel.
Pierres précieuses : alliant le brut et le précieux
Sous le nom de Margoni, le duo grec Mary Margoni et Yannis Mandilakis révèle une nouvelle approche des pierres précieuses. Ces créateurs, installés à Thessalonique, subliment chaque gemme avec une philosophie unique : conserver l’authenticité brute des pierres tout en les entourant d’or. Leur travail marie des lignes abstraites et des formes asymétriques, offrant des bijoux vibrants et intemporels qui honorent la beauté kaléidoscopique de chaque pierre.
Dans leur atelier, les pierres sont au centre du processus créatif. Mary se concentre sur le design, imaginant des formes libres et modernes, tandis que les techniques de taille et de polissage sont le domaine d’expertise de Yannis. Certaines pierres, laissées à l’état brut, révèlent une texture naturelle, alors que d’autres sont façonnées en coupes libres pour capturer la lumière de façon unique. Les métaux précieux comme l’or 18 carats et l’argent sterling encadrent ces gemmes, ajoutant contraste et sophistication.
Margoni a vu le jour en 1989. Depuis, le duo n’a cessé de partager son art à travers le monde, avec des pièces exposées en Europe et aux États-Unis. Inspirés par les paysages colorés de la Grèce, leurs créations incarnent l’élégance et la simplicité tout en transcendant les frontières entre le brut et le précieux.
Kazuko Nishibayashi partage son temps entre l’Allemagne et le Japon. Elle signe des bijoux d’une grande intemporalité. L’espace et le motif sont au centre de son travail, « pour moi, les espaces vides sont aussi importants que la matière physique ». Entre rigueur et romantisme, l’argent devient sculpture. Ses dentelles et pliages sont déclinés en bagues, broches et pendentifs.
Danni Schwaag transforme les matières en compositions captivantes, révélant un univers où textures et couleurs se répondent avec audace. Son processus créatif repose sur la spontanéité et la recherche d’équilibre, guidé par les coïncidences et les surprises. Nature, architecture et art se mêlent pour donner naissance à des bijoux qui incarne une exploration tactile et visuelle, où le lien entre toucher, émotion et esthétique se révèle avec finesse.
L’artiste s’approprie la nacre, matériau aux reflets irisés, qu’elle associe avec des matières inattendues comme le bois, le cuivre ou encore la galalithe. À ces éléments s’ajoutent l’émail, les fils ou des objets trouvés, soigneusement assemblés pour apporter profondeur et contraste visuel. Ce puzzle de matériaux crée une harmonie chromatique où se mêlent couleurs pastel, éclats vifs et teintes plus brutes. Les associations surprenantes et les finitions soignées soulignent le caractère sculptural de chaque bijou.
Née en Allemagne, Danni Schwaag a étudié à l’Université des arts appliqués de Trèves, dans le département Gemstone and Jewellery Design d’Idar-Oberstein, entre 2004 et 2008. En 2006, elle participe à un programme Erasmus à l’Escola Massana de Barcelone, qui enrichit son approche créative. Avant cela, elle avait appris le métier de joaillière à Münster, où elle a travaillé après son apprentissage. Ce parcours éclectique lui a permis de développer un langage artistique singulier, ancré dans l’expérimentation et la réinvention des matériaux.
Nous avons eu le plaisir d’exposer le travail de Danni Schwaag lors de l’expositionFoam & Fuel en avril 2022 en duo avec Nelly Van Oost, où leurs créations ont dialogué autour de la sensualité des matières et du geste artisanal.
Herman Hermsen défie les conventions du bijou traditionnel en réinterprétant les formes classiques avec humour et audace. Né à Nijmegen aux Pays-Bas, il est une figure incontournable du bijou contemporain. Par exemple, sa version de La Jeune Fille à la perle devient une jeune fille arborant un imposant piercing en perle. Ses créations, oscillant entre ironie et créativité, questionnent la place du bijou et de l’art dans nos vies, offrant une vision résolument moderne de cet objet intemporel.
Herman Hermsen explore des matériaux audacieux comme l’aluminium peint, le fil d’acier laqué ou les plastiques. Il scinde des diamants ou fait léviter des perles, transformant ces matériaux précieux en œuvres conceptuelles. Ses bijoux, uniques ou produits en séries limitées, défient les attentes traditionnelles en combinant esthétique, technicité et expressivité. Grâce à une approche mêlant artisanat et innovation, il réinvente le bijou en dépassant sa fonction purement ornementale pour en faire un moyen d’expression artistique.
Formé à l’Académie des Beaux-Arts d’Arnhem, Hermsen a collaboré avec des figures majeures comme Gijs Bakker et Emmy van Leersum. Parallèlement à son travail d’artiste, il enseigne à la Fachhochschule de Düsseldorf et dans diverses institutions aux Pays-Bas, partageant son savoir-faire et inspirant de nouvelles générations. À travers ses bijoux, il continue de repousser les limites de la créativité et de questionner le rôle de l’ornement dans notre quotidien.
Nous avons exposé ses œuvres lors de l’exposition « Round » en juillet 2023, dédiée à un regard contemporain sur la perle.
La matière à l’honneur, des bijoux vivants en argent
« Je n’ai pas de matière de prédilection, ce que j’aime, c’est l’acte de faire. C’est l’implication physique du corps, c’est le toucher de la matière, la sensation, l’odeur, c’est l’instinct qui se réveille et peut s’exprimer. Être l’outil, être le feu, être le fil qui prend vie, le temps de raconter une histoire. Puis retomber dans le vide, attendre, hiberner, emmagasiner les flux jusqu’à la prochaine secousse. Tout est affaire de lenteur… » Chloé Noyon