
Lumière sur nos intérieurs
Chaque maison raconte des histoires. Lieu des amours et des souvenirs, creuset de l’ordinaire et des surprises, cocon du réconfort, havre des retrouvailles, elle abrite nos goûts et habille nos rêves. Avec ces Trois pièces en enfilade – typiques des appartements bruxellois –, Hectare ôte les façades pour explorer le quotidien, ses rituels, ses émois.
De la courbe d’une cuiller précieuse à celle d’un flacon dont la paroi se mue en parure, en passant par les végétaux synonymes d’abondance, l’objet selon Gésine Hackenberg réinsuffle dans la nature morte de la vie, au présent.
Le bijou, pour Jiye Yun, emmène l’individu qui le porte des lieux publics vers les espaces domestiques. Ses jeux d’échelle sur le carrelage et la mosaïque nous font passer des couloirs du métro au cocon de la salle de bain, par un travail tout en légèreté sur l’illusion et le familier.
Illusion encore chez Hyun-seok Sim, dont l’ingéniosité technique s’illustre dans un travail figuratif et fascinant. Transformé par l’ultraprécision des angles et des courbes, l’usuel se révèle dans toute son étourdissante évidence.
La maison, c’est l’intime. Melanie Bilenker s’en empare, entre motifs, matière et manière. Ses broches, tels des tableaux miniatures, esquissent scènes ou détails du quotidien, en cheveux sur papier, à la croisée de la technique extrême et de l’intimité profonde.
La maison, c’est aussi la mémoire et le devenir, l’origine et l’ailleurs. L’orient et l’occident que Zhipeng Wang convoque et condense. À partir du thé et du café, il compose des bagues, colliers ou broches où serpentent les chemins de l’identité.
Avec ses clefs en chaîne – et ses bonbons-cailloux, et ses montres hors-temps, et son alliance à péremption immédiate –, Yichen Dong se joue, entre revendication et clin d’œil, de nos repères et habitudes.
En vitrine, les créations textiles de la collective Maak&Transmettre et les céramiques de Coline Rosoux et Claire Lezier.